Baisses de subventions : 7 questions au 2ème adjoint

Interview

Retour sur la "conférence de presse pré-conseil municipal" tenue aujourd'hui par M.Perrotton 2ème adjoint au maire aux finances et à l'économie à qui nous avons posé nos questions après son exposé introductif :

"Notre budget est pour le moins atypique : il y a eu des nécessités de réductions qui, sur certaines lignes budgétaires, sont drastiques.
Il y a 4 grands postes qui représentent à peu près 98% des coûts d'une ville : frais généraux, subventions et  dotations, masse salariale particulièrement conséquente à Chambéry et enfin les frais financiers.
Nous avons du rallonger la subvention au CCAS (centre communal d'action sociale) qui passe de 4 à 5 millions d'Euros afin de résorber des déficits cumulés de l'ordre de 670 000 Euros et en raison de surcouts liés aux de maisons de retraite en 2015. Il s'agit de dérives purement et simplement liées à la réorganisation du CCAS.
Sur la ligne de subventions et autres dotations (14 milions d'Euros) la baisse est donc d'environ 7% soit 1 million."

 
Doit-on comprendre qu'il y aurait un système de "vases communicants" : un million en moins pour les associations en raison du besoin en financement du CCAS ?
Benoit Perrotton : Ça n'a pas été pensé comme ça mais mathématiquement, c'est ce qu'il se passe effectivement : il y a une notion de "vases communicants" tout-à-fait. Il a en effet fallu trouver ce million pour le CCAS et nous avons fait, comme vous dites, des vases communicants. Le monde associatif voit donc ses subventions globalement diminuer de 20%.
 
Pourquoi certaines associations ont 4% de baisse, d'autres 35% et d'autres n'ont plus rien ?
BP : Certaines associations avaient beaucoup de fonds propres (Livrets A, comptes épargne, plan épargne...). Elles n'ont pas eu de subventions du tout car elles ont les moyens de continuer leur activité pendant au moins un an voire jusqu'à quatre ans pour certaines.
Pour d'autres qui n'ont plus de subventions, la mairie a évalué la pertinence de leurs actions. La mairie n'est pas là pour financer des clubs de bridge ou du tricot comme avant, ou d'autres associations beaucoup plus exotiques que celles-ci encore...
Aux associations où les chambériens sont en minorité, nous avons avons dit de repenser leur mode de financement.
 
Concernant l'Espace Malraux ou la MJC où des emplois sont en jeu ainsi que des services pour les citoyens : pourquoi une telle baisse ?
BP :  : Concernant l'Espace Malraux, la Ville de Chambéry finançait 1,3 millions d'Euros sur 4,3 millions de subventions et recettes globales. Nous avons baissé cette part de de 22%. L'impact dans les recettes globales de Malraux est de 7,8%.
Malraux a d'autres leviers de financement en tant que scène nationale : l'État, le Conseil général, la Région... mais aussi ses recettes propres de billetterie qui sont globalement de 700 000 Euros. Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à faire dans ce domaine ? Je ne suis pas gestionnaire de Malraux mais nous aimerions que l'équipe dirigeante se pose ces questions car c'est par là qu'ils pourront s'en sortir. C'est clair.

Cette question des tarifs touche à l'accès de tous à la culture et à la mission de démocratisation culturelle qu'est la sienne...
BP :  : Est-ce que Malraux à récemment révisé ses tarifs ? Où en sont-ils ? Je ne dis pas qu'ils doivent systématiquement augmenter mais qu'ils doivent étudier chacun de leurs postes de recettes. Une hausse des tarifs permettrait de compenser en partie la perte de recettes en subventions.
 
Est-ce que cette baisse est un message adressé aux autres communes de l'agglomération et du département ? Dites-vous à l'Espace Malraux, à la Cité des Arts et à la Médiathèque de se tourner vers les autres communes ?
BP : Je pense qu'au niveau de l'agglomération une réflexion est en cours en lien avec le Conseil général et l'État pour revisiter le mode de financement de Malraux. La Ville de Chambéry a le sentiment de porter énormément Malraux avec des subventions mais aussi des locaux et des aides en nature très conséquentes : 5 salariés de la Ville sont en permanence à disposition de Malraux mais je ne sais pas quel poste ils occupent...

Comme d'autres plus petites associations, la MJC parle d'un manque d'explication et d'un manque de directive de la part de la Mairie.
BP : La MJC était en difficulté depuis de nombreuses années. Chaque année une subvention complémentaire lui était attribuée pour qu'elle puisse boucler son budget. Nous avons souhaité remettre en cause la gestion de la MJC. À présent, elle ne s'occupe plus du foyer de logement et il lui reste "la valeur résiduelle" enfance jeunesse et culture.
Nous avons demandé à la MJC de nous dire quel pouvait être son projet dans les registres "enfance, jeunesse et culture" par rapport aux subventions que la Ville lui attribue, c'est à dire 14% de moins que l'année précédente. La Ville de Chambéry a dit très clairement qu'elle subventionnerait la MJC de l'ordre de 446 000 Euros sur l'année 2015 et nous attendons toujours qu'elle bâtisse, avec l'administrateur judiciaire, un projet d'activités pour 2015 et les années à venir. (NDLR : La MJC avait proposé un projet à la Mairie à l'automne 2014, avant Noël)
Nous votons ce soir une subvention de 320 000 Euros qui couvre ses activités jusqu'à la rentrée de septembre 2015. Si le tribunal de grande instance ne liquide pas la MJC en juillet, la ville s'engage à fournir les 446 000 Euros sur l'exercice 2015. En effet, si la la MJC venait à être liquidée, alors la Ville ne récupèrerait pas les subventions qu'elle lui aurait apporté.
 
Pourquoi le Conseil Municipal a-t-il été avancé d'une heure ? (à 17h30 au lieu de 18h30)
BP : C'est parce que nous avons 46 délibérations au planning au lieu d'une trentaine. Le débat sur le compte administratif et le budget va être un peu long et on s'est dit que nous allions de finir aux alentour de deux heures du matin donc le maire a dit "attendez, on va peut-être gagner une heure" de façon à ne pas sortir à point d'heure de ce conseil. Il n'y a aucune autre démarche que celle-ci : c'est pour ne pas fatiguer nos concitoyens et nous-mêmes. Il n'y a pas de manœuvre politique dans tout ça.

Propos recueillis par Gaspar

 

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